Entrez dans ma yourte - Ardèche jour 2

À la casquette de maraîcher, je me rajouterai celle de maçon.

Aujourd’hui il faut faire du gros œuvre. Yannick a 20.000 idées en tête, notamment celle d’installer un magasin en libre service. Pour cela, un toit a déjà été construit en extension d’un autre pour créer le stand. Cependant il reste le toit du dessous qui est en bien mauvais état et qui abrite le four à pain. Donc la tâche de la matinée consiste à dépiler toutes les tuiles et à enlever l’ancienne charpente pour laisser la place à une dalle béton qui sera coulée dans 2 semaines.

Les tuiles usées sont réutilisées pour combler les trous d’un chemin. Yannick roule dessus avec le tracteur produisant un bruit assez satisfaisant.

Une fois, les tuiles enlevées, il faut s’attaquer à la charpente. Celle-ci a des allures à la Tomb Raider, prête à s’effondrer. En plus certains morceaux sont carbonisés à cause du four à pain juste en dessous. Je suis woofeur, j’ai pas pris l’assurance recommandée, donc j’utilise mon joker pour cette fois et je laisse Nicolas prendre tous les risques. Je pense que lui non plus ne faisait pas le fier. En équilibre entre 2 planches, il parvient à tout enlever et il reste maintenant le clou du spectacle : faire tomber la cheminée du four à pain. Pour cela il emploie les grands moyens, avec une corde autour de la cheminée accrochée au tracteur, il tire et pouf tout s’écroule dans la poussière.

Espace pour le futur magasin Espace nettoyé pour le futur magasin. On voit encore l’emplacement de l’ancien toit

Je passe également une partie de mon temps à charger le bois de la charpente et à en enlever les clous. Celui-ci servira de bois de chauffage. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout de transforme.

Le midi, Marion nous a préparé des nuggets au poulet avec une poêlée de légumes et de patates. Bien sûr, ce ne sont pas les nuggets que vous autres béotiens achetez congelés au Carrefour, non non, ici il s’agit de la poule issue du poulailler et tout a été fait maison. Je trouve ça fou de prendre le temps de faire ça pour nous tous (6 à table + les enfants) et même de trouver l’idée.

L’après-midi, nous devons malheureusement dire au revoir à Thomas et Loïc qui repartent à Lyon. Je serai seul woofeur jusqu’au 5 juin. Je verse ma larmichette, mais une fois partis, je comprends très bien ce que cela signifie également pour moi : je peux investir la yourte qu’ils occupaient jusqu’alors. Et Mama, je ne m’attendais pas à ça. Moi qui m’étais fixé comme mantra “les liens avant les biens”, je l’ai écrit sur un papier et je l’ai jeté aux poules (ok j’ai pas fait ça mais c’est pour l’idée).

En rentrant dans la yourte, j’ai la même expression sur le visage que les gens qui visitent leur appartement rénové en home-staging par Stéphane Plaza. La charpente et les meubles sont peints de léger motifs, il y a un dôme en verre au centre du toit qui laisse rentrer la lumière, il y a un canap du feu de Dieu et cerise sur le gâteau, on peut y tenir debout. Il faut dire que je me sentais un peu à l’étroit dans la caravane où je logeais précédemment.

Sans plus attendre quelques photos de la yourte

La yourte vue de loin La yourte vue de loin

La yourte vue de face La yourte vue de face

L'entrée de la yourte L’entrée de la yourte

Rentrons dans la yourte Je vous en prie, rentrons à l’intérieur

L'intérieur de la yourte Bienvenue à toi voyageur

L'entrée vue du canap L’entrée vue du canap

Vue le matin depuis le lit Vue le matin depuis le lit

Ma prochaine conquête en tant que Khan : la Grèce Ma prochaine conquête en tant que Khan : la Grèce

Je vais pouvoir me poser avec plaisir soit dans la yourte, soit sur la terrasse de ma yourte, avec vue directe sur les champs. Mon séjour vient de prendre un pli tout à fait différent. La vue posé devant ma yourte La vue posé devant ma yourte

En plus j’ai reçois mieux la 4G donc c’est plus facile pour écrire les articles.

Cependant je n’en étais qu’au début de mes émerveillements, Yannick passe devant ma yourte et je lui fais part de mon contentement, je lui demande si ce sera possible de voir sa yourte également et il m’y invite instamment. Pour bien comprendre, la yourte est l’endroit où vivent véritablement Yannick, Marion et les 2 enfants. La maison est utilisée comme espace commun où l’on trouve une cuisine, une salle de bain, une bibliothèque et une salle à manger mais elle a été conservée dans son jus mis à part l’espace où vit Nicolas qui a été rénové.

De l’extérieur la yourte de Yannick et Marion ne paye pas de mine, mais c’est en réalité un petit bijou. Elle est réhaussée permettant ainsi de contenir 1 étage avec les chambres des parents et enfants. Le rez-de-chaussée est tout équipé : frigo, plaque de cuisson, four, lave-vaisselle, douche, toilettes, lave-linge, poêle à bois. Il y a un coin salon, un autre cuisine et une salle à manger. Yannick me dit que la surface totale habitable est de 80m². De grandes fenêtres donnent plein sud et donnent juste envie d’avoir sa tisane en hiver devant la neige à côté du poêle dans la yourte en bois. Le sommet de la yourte, comme dans la mienne est couronné d’un dôme transparent qui apporte une lumière naturelle dans la pièce. Bref on s’y sent bien. C’est la définition d’un cocon.

On s’asseoit avec Yannick et nous discutons un peu. Yannick m’explique qu’il est un hippie à la base. Il a toujours voulu avoir une vie simple proche de la nature. En visitant d’autres éco-lieux en France, il a compris qu’il fallait un petit capital pour pouvoir construire le sien. Il a donc monté “à la one again” une entreprise d’élagage et de paysagiste en Suisse, qui a au final très bien fonctionné. Il a ensuite pu revendre l’entreprise, ce qui lui a permis d’avoir quelques fonds pour s’installer en maraîchage. Il a joué un peu malgré lui au self-made man et business man en bossant énormément. Il y a laissé quelques plumes mais il a maintenant trouvé son rythme.

Je rentre dans ma yourte sur ces belles paroles et les médite à la lueur des étoiles. (d’abord je suis allé me faire à manger)