Brest c'est Paris non ? - Ardèche jour 0

Depuis Lyon je prends le train pour Valence, puis le bus pour Le Cheylard direction l’Ardèche.

Yannick de la ferme du Bouveironnet vient me chercher au bourg. Je rentre dans la voiture, on discute un peu. Yannick a tout l’air d’un breton, par son prénom, par sa vareuse Le Glazik et par son air débonnaire. Il se trahit vite quand on en vient à parler de Brest

Brest, c’est Paris non ?

Aïe aïe aïe, que viens-tu de dire là mon ami, tu veux réveiller les morts, des générations de bretons se retournent dans leur tombe.

Yannick vient de Haute-Savoie et de Suisse, les distances aux bords du globe tendent à se rapetisser. Je l’excuse parce que j’ai l’âme généreuse et que je vais quand même vivre 3 semaines chez eux.

Vue depuis la ferme Vue depuis la ferme avec un chat dans la photo

Nous arrivons à la ferme, un très joli endroit sur un flan de colline. Elle est située à Saint-Jean-Chambre, petite commune du parc national d’Ardèche. Yannick y vit avec sa femme Marion et ses deux enfants. Son frère Nicolas, en transition après son avoir fait éducateur spécialisé, vient trois jours par semaine donner un coup de main pour les travaux. Je n’ai pas encore de très jolies photos , elles sont difficiles à prendre par la disposition des bâtiments donc je vous renvoie ici vers la page de la ferme sur wwoof.fr.

Nous sommes l’après-midi, et je rencontre Thomas et Loïc, woofeurs Lyonnais au repos de la matinée. Ce sont deux personnages qui se cherchent et font le va-et-vient entre petits boulots dans une épicerie solidaire et RSA.

Je prépare le repas du soir avec ces derniers, ils m’expliquent que quasiment tout vient du jardin et que c’est open bar, on peut aller se servir tant que l’on veut dans les serres. Ils préparent un petit plat avec des carottes et des patates qui ravit les papilles.

En discutant, je découvre que Thomas a commencé un parcours vers l’agrégation de maths après une prépa mais a tout abandonné pour faire du concret. Quant à Loïc, il remarque que j’ai apporté un livre d’Annie Ernaux, tandis qu’il laisse traîner les siens sur l’anarchisme et on en vient à discuter politique. Il n’a pas été convaincu par le manifeste du parti communiste qu’il trouve trop productiviste et a préféré pousser plus loin le curseur.

Installé dans mon camping-car, j’ai du mal à m’endormir car tout est nouveau pour moi et un orage assez violent s’abat sur la ferme. On compensera demain par le café.

Photo de moi devant le panneau de la ferme du Bouveironnet Photo de moi devant le panneau de la ferme du Bouveironnet