Mes amies les chèvres à Chora Skafion - Grèce

Je me dirige vers Chora Skafion pour aller admirer les gorges d’Aradena. J’ai beaucoup de photos de chèvres, posées à tout type d’endroits.

chèvre assise Avec les go

Après ma journée déjà chargée à Plakias je reprends la route. Je passe d’abord par Frangokastello un fort posé au milieu de nulle part c’est assez joli, mais je ne traîne pas.

Frangokastello La lune aide beaucoup dans les compositions

Je pars ensuite pour Chora Skafion. Il faut savoir qu’en Crète à l’ouest de l’île et au sud de la Canée, il y a une sorte de grosse montagne qui plonge directement dans la mer au sud. C’est beaucoup trop escarpée donc aucune route n’a été construite et tant mieux ça conserve le paysage. À la place de la voiture, on peut prendre des bateaux-taxis qui vont de plage en plage. Chora Skafion se situe à l’intersection est de la montagne et de la mer.

J’arrive en pleine nuit dans ce port escarpé mais malgré tout touristique. Grosse galère pour trouver où est mon hôtel et où garer ma voiture, je n’ai pas envie de m’engager dans la voie piétonne très fréquentée à cette heure-ci. Je me gare un peu plus loin et je fais le trajet jusqu’à l’hôtel à pattes.

vue depuis l'hôtel Vue depuis l’hôtel

Pour 30€, j’ai une chambre seul avec vue mer. Pour l’instant je ne vois rien il fait nuit. Je vérifie les horaires de bus pour mon projet du lendemain et je vais me coucher.

Réveil 7h du mat, je me pose sur ma terrasse vue mer et je dis bonjour aux voisins britanniques étonnamment levés à cette heure.

Je vous explique un peu le projet de la journée :

  1. Je prends le bus jusqu’à l’entrée des gorges d’Aradena
  2. Je descends les gorges jusqu’à la mer
  3. Je prends le sentier côtier pour revenir jusqu’à Chora Skafion et boucler la boucle.

Ça devrait prendre largement la journée.

Gorges d’Aradena

Je me rends donc à mon arrêt de bus, j’y rencontre un couple d’alsaciens grands voyageurs. Je serai amené à les recroiser plusieurs fois.

Le bus prend une route taillée dans une colline rocailleuse habitée par des chèvres. Nous arrivons à Aradena, un petit café se tient là juste avant les gorges. C’est très calme il n’y a pas plus de monde que de gens dans le bus. Je suis un peu dans les vapes parce que je n’ai pas énormément dormi, je comptais sur le saut à l’élastique depuis le pont qui traverse les gorges pour me réveiller mais apparemment ils n’ouvrent que l’après-midi.

Vue depuis en haut et en bas

Vues depuis le haut et le bas du pont

Un mal pour un bien je décide de me prendre un café grec avant de partir à l’aventure. J’en profite pour discuter un peu avec la serveuse (qui est assez mignonne j’avoue), elle m’explique que le café grec c’est juste un café turc. Elle utilise une toute petite bouilloire, elle met du café dans le fond, de l’eau, fait bouillir et sert le tout dans une tasse. En pensant à une note du Routard qui précise que le village d’Aradena est abandonné car il aurait été victime d’une vendetta, je lui demande plus de précisions. Elle ne me donne pas beaucoup plus de détails, soit elle n’a pas d’informations, soit elle n’a pas envie de remuer le passé. À sa décharge, des gens se sont réapproprié le lieu en y installant leur résidence principale. Drôle d’idée que de vivre au milieu des fantômes.

Village Aradena Une maison abandonnée et l’épicerie ambulante qui se déplace au mégaphone entre tous les villages du coin. Ici elle vient ravitailler le café.

Je descends dans les gorges enfin, le lit est à sec et il n’a pas plu depuis des jours donc je suis safe. Je suis encore tout seul c’est assez cool, on peut y pousser la chansonnette on entend bien la résonance. Les gorges sont vraiment profondes. Je précise que le guide du Routard indique qu’il ne faut pas faire ces gorges tout seul car peu de passage. Mais je suis un fou dans ma tête donc je fonce. Il faut parfois descendre en escalade les roches. Donc évidemment, il fallait que ça arrive, je me tape bien comme il faut le tibias dans un roche pointu, directement sur l’os. J’ai le droit à un beau bleu en souvenir. Rien de plus heureusement.

gorges Voilà où je me balade ! Pas d’eau cette fois-ci, on ne sait pas très bien comment les lauriers tiennent

Deuxième péripétie, alors que je saute pour rejoindre le sol, une des attaches du bas de mon nouveau sac se décroche… Je mets le sac en bandoulière et bim c’est la deuxième attache qui se décroche. Système D, je réajuste la longueur des cordes, je peux l’utiliser comme sac à dos même si ça tire un peu sur les épaules et le cou. Entre temps je vois quand même défiler un peu de monde. Je ne suis pas tout à tout seul, c’est rassurant.

échelle et sac Longue échelle et sac détraqué

gorges profondes

Plus l’on se rapproche de la mer, plus le lieu devient aride et les falaises abruptes

J’arrive au bout des gorges qui débouchent sur la mer sur une grève toute mignonne. Il y a même un restaurant pas trop cher qui surplombe la grève. Je regrette presque d’avoir pris un sandwich en partant. Je retrouve également sur la grève un américain du nom de John (je crois ?) qui vient me taper la causette. Je l’avais vu dévaler les gorges alors que j’essayais de réparer mon sac. C’est un soldat américain qui vient du Kansas et qui est en station dans une base américaine en Belgique. Il profite de sa permission pour voyager en Europe. Il est franchement sympa.

escalier, photo de moi et chats J’ai retrouvé le nom, c’est la plage de Marmara

Je vais faire un tour dans l’eau, il y a des jolies grottes taillées dans la roche par les vagues, on peut facilement y rentrer et s’installer dans un coin. Ce sont de drôles de formations géologiques, mais je n’ai pas de photos malheureusement.

D’Aradena à Chora

Après avoir essayé de me reposer, je repars à l’aventure. J’aurais pu prendre le bateau-taxi qui m’aurait ramené à bon port en trois fois rien mais c’est mal me connaître.

J’emprunte la route sinueuse et escarpée exposée à la mer plein sud. C’est super joli mais c’est un vrai four. Sur le chemin on croise plein de chèvres qui se cachent parfois dans des formations géologiques risquées.

bélier La photo est jolie mais c’est surtout danger de mort imminent, papa bélier surveille le passage pendant que maman chèvre traverse. Si j’avance et que le bélier me pousse, je tombe dans le vide et plus de Léo après ça

chèvres Les chèvres se calent dans des endroits incongrus

pont

Pas si rassurant que ça ce passage

J’arrive à Lindos, un village plus éloignée encore que Chora Skafion, je fais une pause en allant me baigner, en buvant de l’eau bien fraîche et en me mangeant une glace.

restaurant chateau chèvre sur arbre et Lindos Vignettes des paysages que j’ai pu voir jusqu’à Lindos

Je repars, et après quelques temps j’arrive à la plage dite “sweet water” (eau sucrée) qui m’intrigue beaucoup. Je croise un premier touriste étranger qui m’explique qu’il y a une source qui coule depuis la montagne et que l’eau est sucrée. Intrigant cette histoire. Je trouve enfin la source qui se trouve en fait en plein milieu d’une plage nudiste, je goûte mais ça ne me paraît pas trop sucré. Alors je demande à un gars à walpé un peu plus de précisions. En fait, “sweet water” est une mauvaise traduction du grec, car en grec justement tout ce qui n’est pas salé est dit sucré. Donc c’est juste une source classique. Il me déconseille d’ailleurs d’y boire.

sweetwater La magnifique plage de Sweet Water, inaccessible en voiture

Je termine la rando par un chemin épique qui se fraie dans la roche en altitude au-dessus de la mer. Puis je rejoins la route goudronnée du début qui me fait enfin rejoindre Chora Skafion.

signe chemin escarpé et falaise Entrée de la citée d’or et chemin escarpé

Je me prends un petit jus d’orange bien mérité (5€ quand même). C’était vraiment magnifique !

Après m’être mis un coup de gant de toilettes en pirate sur le parking, je reprends la voiture pour la Canée.

chèvre Bonus : les chèvres aussi ont le droit à la contemplation