La Canée ça vaut vraiment le coup !
Je tombe sur le livre de Mona Chollet, Réinventer l’amour traduit en grec
Pour aller à la Canée (dit aussi Chania), je dois traverser une chaîne de montagne. Heureusement il y a une petite route qui me permet de faire ça et d’obtenir en prime un joli panorama.
Adios la côte Sud de la Crète
Je traverse les montagnes avec la lumière du soir, c’est très beau, plein d’endroits où randonner c’est sûr. Idem, autour de la Canée, les plaines agricoles surplombées par les montagnes sont un petit trésor surtout avec ce coucher de soleil.
Respirer l’air frais et profiter
J’arrive dans la Canée, heureusement j’ai un peu préparé mon coup et j’ai trouvé un parking gratuit. Coup de bol je trouve une place assez rapidement, alors que juste à côté du parking a lieu le concert d’une fameuse cantatrice grecque (j’ai demandé le nom mais je ne l’ai pas noté…).
Je trouve un restaurant où manger. Les serveurs sont jeunes et sympas, une serveuse me conseille une enseigne de tailleur où aller faire réparer mon sac, tandis qu’un autre prend en considération ma demande de me servir un peu plus vite pour que je puisse faire mon check-in à l’hôtel. Quand je refuse mon verre de ouzo gratuit en lui expliquant que je ne bois pas, lui aussi m’avoue qu’il a arrêté l’alcool et que finalement ça ne change rien, on profite autant des amis.
Je rejoins mon auberge, la réceptionniste qui est aussi la propriétaire est une australienne d’origine grecque (la fameuse communauté grecque en Australie). Elle est revenue vivre là d’où venaient des parents.
Je me balade ensuite un peu mais je ne traîne pas trop, je n’ai que la matinée pour visiter le lendemain.
Les rues très pittoresques de la Canée
La Canée c’est un port vénitien tout mignon, mais assez touristique. Je passe en premier lieu chez la tailleuse qui m’a été conseillée la veille, elle fait un super boulot et me recoud mon sac avec un vrai fil bien plus solide.
Je me balade ensuite dans les rues et je tombe sur un petit magasin qui vend des reproductions de pièces de monnaie antique en argent en pendentif. Depuis quelques jours, l’idée de trouver un petit collier avec le labyrinthe du Minotaure me taraude. Mais en Crète, le principal objet souvenir est le disque de Phaïstos dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Dans le présentoir, je trouve pas ce que je recherche, mais le commerçant vient à ma rencontre. Je lui demande s’il a ce que je recherche, et il me sort du tiroir deux exemplaires ! Le premier est fidèle à la pièce et au motif original que j’ai pu voir dans le musée d’Héraklion : un labyrinthe rectangulaire. Le deuxième est disons interprété et le labyrinthe est circulaire. Je trouve que ça va mieux avec la forme de la pièce donc j’opte pour la deuxième version au mépris des faits historiques.
La pièce originale à gauche au musée d’Héraklion, et mon nouveau pendentif à droite
Le commerçant fabrique lui-même les pièces sur l’atelier dans sa boutique. On discute un peu, il me parle des événements en France et on en vient à discuter un peu politique. L’Europe bascule à droite pour lui malheureusement. Il ne croit pas au vote (comment le contredire dans le cas de la Grèce ?), il faut plutôt répandre de l’amour (“spread the love”). Ça me fait un très bon souvenir pour cette pièce !
Le bureau du port a un peu un style tatooine non ?
Lorsque j’arrive sur le port, je suis interpellé par une banderole “Police killing France is B…” que l’on peut voir de partout, en rapport avec le meurtre de Nahel. Cette histoire m’a bien affecté. Face à un cas évident de racisme de la police, de mensonges, où l’analyse des mouvements anti-racistes se révèle exacte et devrait les sortir grandis, on se retrouve avec une opinion inversée dans les médias et la population : c’est l’extrême-droite qui a raison, l’ensauvagement est en cours, il faut soutenir le policier avec une cagnotte dépassant le million et certains syndicats de police se déclarant en guerre…
Je tombe sur une vidéo du Télégramme diffusant les images des milices se déployant à Lorient et des commentaires soutenant massivement les actions de celles-ci. Si les milices ne sont pas le début du fascisme je ne sais pas ce que c’est.
La banderole sûrement affichée par des totos
Je continue ma déambulation et je tombe sur une épicerie de produits bio qui vend également des livres sur le Rojava et autres bouquins politiques. Ya pas foule, mais je me dis que quand même la Crète, ça claque et que j’y resterai bien un peu plus longtemps à faire du woofing ou du volontariat dans une oliveraie par exemple. Donc je rentre dans le magasin pour demander des conseils au gars quand passe juste devant moi une fille dans le style woofeuse qui elle aussi demande des conseils ou des références pour je ne sais quelques activités. Le gars a pas l’air enchanté, encore une personne qui n’achète pas ses produits. Leur interaction dure trop longtemps, je dois filer, tant pis je remets ça à une prochaine fois.
En enjambant une barrière de chantier sur la muraille de la Canée
Je décolle vers Héraklion où je dois rendre la voiture avant 16h donc pas possible de traîner.