Court article (pour une fois ça me fera des vacances) j’espère cette fois. Je vais en Grèce sans avion, pour le bilan carbone, et j’utilise toutes les formes alternatives, bus, train et ferry. À y réfléchir à 2 fois, je ne suis pas sûr d’être forcément gagnant.
Gros Bateau
Turin
Venant d’Ardèche, je passe par Chambéry, je fais une première étape à Turin. Je rencontre Erin et Isaac, un couple d’Irlandais du Nord (yes Erin I identify you as Irish now) qui me donne quelques conseils pour la Crète. Merci beaucoup !
Venise
Je pars ensuite pour Venise, ville marchande par excellence, pionnière du capitalisme, où la comptabilité et la bourse ont été inventés. Incontournable donc. En plus, Venise dans son entreprise militaro-commerciale s’est imposée en partie à la Grèce, à la Crète au Moyen-Age.
Burano
Je commence en douceur avec Murano et Burano en premier avec Alex une autrichienne d’Autriche.
Héron sur gondole
Ensuite nous mettons le cap sur Venise la vraie et pouah je ne m’attendais pas à ça. C’est vraiment magnifique, on se balade dans une ville du 17-18ème dans son jus. On se perd facilement dans les petites rues, et si l’on va suffisament dans les quartiers excentrés, on découvre les endroits où vivent les derniers Vénitiens (quelques familles quand même). Et surtout pas de voitures !!! Le même silence apaisant que l’on ne trouve que dans les petites îles bretonnes. Bon quand on se rapproche du grand Canal, ça pétarade quand même pas mal. La place Saint-Marc est un émerveillement pour les yeux. Les doges avaient quand même du talent pour se faire servir.
Palais des Doges
Eglise Saint-Marc juste à côté
Je visite le Palais des Doges le lendemain, 30€ le ticket, j’ai longuement réfléchi, mais finalement ça vaut le coût : on y voit l’extraordinaire continuité d’une oligarchie de familles aristocratiques d’un millénaire. La salle d’élection est grandiose (plus grande salle d’Europe) et couverte de peintures monumentales du Titien. Le pouvoir vénitien se légitime par le commandement divin ou papale reçus sur plusieurs tableaux et les vertus qu’il est sensé incarner, ils ne peuvent cependant pas s’empêcher de faire les coqs en peignant les victoires militaires sur Gènes, sur les Ottomans (Lépante), sur la Dolmatie et Corfou. Les galères vénitiennes y sont pour beaucoup.
Porte de l’Arsenal de Venise
J’ai d’ailleurs visité l’arsenal (la porte est magnifique, les entrepôts sont une pâle copie des Capucins à Brest) et le musée maritime (moyennement intéressant mais de belles maquettes de galères), Venise possédait jusqu’à 1600 galères.
Les doges aussi jouent à à Age of Empires
Heureusement notre Napoléon national viendra délivrer le peuple vénitien (qui l’accueillera en héros) de leurs chaînes, piquer au passage 2-3 tableaux et y installer familles et amis aux postes de consuls.
On parle un peu de Marco Polo dans les musées que je visite et de cartographie.
C’est beau la Bretagne vue de l’espace
Au passage à Venise, je rencontre Scott, un australien très sympa qui est passé en Turquie là où je vais également et qui me force à reconsidérer mes plans pour envisager de voir la Cappadoce.
Tant que j’y suis, petit tacle à l’italie, toujours pas trouvé de restau satisfaisant, soit on y mange rien et c’est pas trop mal (des pâtes ou pizza), soit c’est un attrape-touriste et c’est la diarrhée qu’on chope avec des fruits de mer pas frais (un ami pas moi).
Ok je voulais rien dire sur Venise et au final j’ai lâché les rennes, pour plus de photos, allez voir sur Google.
(Au passage, il possible de s’acheter un appartement à Venise, c’est à peu près equivalent aux tarifs pratiqués à Rennes Lyon. )
Venise des vénitiens
Ferry
Je prends le ferry pour me rendre en Grèce, c’était soit ça soit passer par la Croatie, Bosnie, Monténégro et Albanie. C’est funky aussi.
Le ferry est à midi mais je dois y être 3h avant. Je me rends à l’arrêt de bus et je vois un gars avec un sac à dos comme moi. C’est sûr qu’il va aussi au ferry, j’entame la discussion. C’est comme ça que je rencontre Louis, fier suisse résident de Fribourg, avec qui je passerai une partie de mon voyage.
C’est parti
J’ai pris une chambre en dortoir de 4 tandis que Louis dort dans sur des “fauteuils d’avion”. En vrai c’est plus confortable de ramener son matelas de sol et un sac de couchage, ça coûte beaucoup moins cher (100 balles de moins au moins). Je pose mes affaires et je prends le temps d’explorer.
Dortoir
Le Lounge avec vue sur la proue
Café vue mer
Je retrouve Louis plus tard dans le bateau, il est avec Karo, une suédoise qui vient de Luleå (tout au Nord) et qui entreprend un tour d’Europe. Et Karo parle français ! Elle a passé un an à Grenoble dans une fac de droit (déso Karo je ne m’explique toujours pas ce choix). Elle a aussi passé une semaine à Landerneau en échange linguistique à Landerneau. Elle se souvient de la pluie. Elle rejoint une ami qui travaille sur l’île de Paxos pour 10 jours.
Louis est un pro de la ventilation (il brasse du vent pour de l’argent) mais aussi un randonneur chevronné, il a fait quasiment tous les chemins de Suisse, il veut faire du trek en Grèce.
Selfie avec l’équipage
Pour aller se faire à manger avec la gazinière, Louis et Karo se cachent sous un escalier du pont et se font un plat chaud. Je me contente de mes sandwichs au pesto (très efficace le pesto dans les sandwichs). Louis sort une cartouche rare : le chocolat de l’armée suisse. Il en récupère auprès d’un ami qui fait un peu de la contrebande. Je pense qu’en cas de guerre, le chocolat sera la première denrée en perdition mais pourquoi pas la Suisse !
On passe la soirée tous les trois, on discute beaucoup, on joue aux cartes. C’est vraiment sympa d’avoir de bons camarades de voyage.
Je suis claqué donc je vais me coucher. Franchement le dortoir du bateau est excellent, j’ai dormi jusqu’à quasiment 10h. En sortant sur le pont, j’aperçois l’italie. Nous sommes allés beaucoup plus vite que prévu, nous sommes déjà très proches d’Igoumenitsa.
Je retrouve Karo et Louis et nous allons manger au self-service, c’est hors de prix et bien sûr dégeulasse. C’est un self-service de ferry qui se respecte en somme.
Il est déjà temps d’arriver, les côtes de l’Albanie et de Corfou se dessinent devant nous. Louis et moi accostons, et dans la précipitation, je n’ai même pas le temps de dire au revoir à Karo qui va jusqu’à Patras.
Bienvenue en Grèce ! Louis qui pensait faire du trek aux alentours d’Igoumenitsa se décide finalement à venir avec moi à Ioannina. Nous allons voir à la station de bus, parfait un bus part dans 30 minutes. Une chance que le ferry soit arrivé une heure en avance !
Que de bons souvenirs
Récits dans les prochains jours
Écrire les articles prend beaucoup de temps, je dois souvent choisir entre planifier la suite de mon voyage, me balader ou discuter avec des gens. Donc j’essaierai d’être concis et de relever peut-être que ce qui est un peu unique dans mon voyage (j’irai vite sur les sites touristiques donc).
(je suis déjà en route pour Naxos à l’heure qu’il est)